Les conteuses de ces pays traversés parlent encore de la femme jouée et de sa caravane d'enfants épuisés.
Quand le soleil mordait les petits au visage, quand le sable, entré dans leurs espadrilles, alourdissait leur marche, la voix rythmait leurs pas, la voix nous racontait.
Soumis au souffle d'Anita, nous devenions de grands voiliers et glissions murmurés aux pierres, à la mer, à des nuits sans étoiles et sans songe.
Et ses mains, vous ai-je jamais parlé de ses mains?
Les mains des conteuses sont des fleurs agitées par le souffle chaud du rêve, elle se balancent en haut de leurs longues tiges souples, fanent, se dressent, refleurissent dans le sable à la première averse, à la première larme, et projettent leurs ombres géantes dans des ciels plus sombres encore, si bien qu'ils paraissent s'éclairer, éventrés par ces mains, par ces fleurs, par ces mots.
[...]
Dès lors plus rien de réel n'advint, le temps replié sur lui-même, sur la mer, sur le désert de pierres, le temps fit des noeuds jusque dans nos veines, dans nos ventres et, longtemps, j'oubliai de naître.
Quand le soleil mordait les petits au visage, quand le sable, entré dans leurs espadrilles, alourdissait leur marche, la voix rythmait leurs pas, la voix nous racontait.
Soumis au souffle d'Anita, nous devenions de grands voiliers et glissions murmurés aux pierres, à la mer, à des nuits sans étoiles et sans songe.
Et ses mains, vous ai-je jamais parlé de ses mains?
Les mains des conteuses sont des fleurs agitées par le souffle chaud du rêve, elle se balancent en haut de leurs longues tiges souples, fanent, se dressent, refleurissent dans le sable à la première averse, à la première larme, et projettent leurs ombres géantes dans des ciels plus sombres encore, si bien qu'ils paraissent s'éclairer, éventrés par ces mains, par ces fleurs, par ces mots.
[...]
Dès lors plus rien de réel n'advint, le temps replié sur lui-même, sur la mer, sur le désert de pierres, le temps fit des noeuds jusque dans nos veines, dans nos ventres et, longtemps, j'oubliai de naître.
Carole Martinez, Le coeur cousu
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